
C'est un ouvrage
inattendu que celui de ce jeune auteur belge. Un roman qu'on ouvre
sur un conseil, parce qu'on nous a dit qu'il était « magnifique ».
Et c'est vrai. Il est difficile de parler de ce livre.
C'est l'histoire de Jean,
un petit garçon, dans un pays du Proche-Orient. Son père est mort,
il vit avec sa mère, et il grandit, il cherche son amour et sa
tendresse, il cherche à fuir la distance créée entre eux en
s'inventant Charbel, en inventant Maroun, en inventant Luc la petite
fille, qui sont toujours là pour lui, dans le grenier où il se
cache. Il sait que tout est différent, il sait la guerre et la mort.
Il sait aussi qu'on le prépare à quelque chose. Ce quelque chose,
c'est le départ pour l'Europe, loin de la guerre, où il est adopté
par Sophie. Sophie qui ne l'embrasse pas, ne l'enserre pas et
l'effleure à peine, mais qui veut qu'il soit bien et qui espère
chasser ses propres fantômes à travers lui. Sophie qui lui demande
de l'appeler « maman », pour l'aider, pour que ça
fonctionne, parce que Sophie est « fatiguée », « a
besoin de dormir », parce qu'elle a toujours des excuses pour
tout reporter, tout oublier.
Il y a dans ce récit
tout en subtilité tant d'amour et de tendresse refoulés, il y a des
cœurs qui se cherchent, des mères et des fils qui se perdent et se
trouvent. Il y a l'espoir, il y a les mots pesés, doux et pourtant
si forts. Et surtout, beaucoup, beaucoup d'émotions.
Verdier, 14,60€, 160 pages.
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